On s’interroge toujours sur ce qu’on n’a pas fait ou qu’on a fait ou qu’on aurait dû faire…
Pourtant, c’est un mouvement naturel et le gage d’un liberté et l’absence d’enfermement!
Nous sommes libres et de bonne renommée… Pourtant…
Quand un maçon s’en va parce qu’il ne peut aimer tous ses frères, c’est peut-être qu’il n’a pas encore compris que l’amitié, en Franc-maçonnerie, n’est pas une chaîne de liens forcés, mais un climat, une respiration commune, un espace où l’on apprend à se tenir ensemble sans se posséder.
Quand un maçon s’en va parce qu’une parole l’a blessé, c’est peut-être qu’il n’a pas entendu que la Franc-maçonnerie est une école de passage, une voie initiatique, où l’hypersensibilité se dissout dans la lente et patiente alchimie de la tolérance.
Quand un maçon s’en va parce que la cotisation pèse trop lourd, ou trop peu, c’est peut-être qu’il ignore encore que la Loge est le reflet vivant de la cité, une coupe transversale de la communauté humaine, avec ses équilibres fragiles, y compris dans la matière.
Et qu’il y a, aussi, un frère hospitalier attentif et une solidarité discrète.
Quand un maçon s’en va parce que sa loge agit peu au dehors, c’est peut-être qu’il n’a pas saisi que la Franc-maçonnerie n’est pas née pour être une œuvre, mais une source; qu’elle pratique la philanthropie sans en faire une bannière, qu’elle exerce la charité sans se définir par elle.
Quand un maçon s’en va parce que certains frères lui semblent indignes, loin des principes à cent pour cent idéalisés, c’est peut-être qu’on ne lui a pas rappelé que la Loge est faite d’hommes, non d’anges; d’hommes conscients de leurs fissures, venus non pour être parfaits, mais pour apprendre à tailler leur pierre dans le silence.
La Loge n’est pas un sanctuaire de justes, elle est un champ d’entraînement de l’âme.
Quand un maçon s’en va parce qu’il n’a pas été reconnu, ou parce qu’un office lui a échappé, c’est peut-être qu’il n’a pas encore compris qu’il n’y a pas de carrière sur le chemin initiatique, que les charges sont des passages, des services offerts puis rendus, et qu’en Franc-maçonnerie, on ne prend rien, on se donne.
Quand un maçon s’en va faute d’avoir su, faute d’avoir demandé, faute d’avoir écouté, c’est peut-être qu’il n’a pas compris que la connaissance est là, accessible, mais qu’elle ne s’impose jamais car toute parole appelle un regard attentif et toute lumière un récepteur éveillé.
La fraternité s’entretient dans le respect mutuel!
Pour paraphraser Antonio Machado, «le chemin se fait en marchant.»… ensemble et Saint Exupery, «si tu es différent mon frère, loin de me laisser, tu m’enrichis.»
Et surtout, faisons vivre en nous la Loi d’Amour!
©️Alain Aussenac
L’image mise en avant est une photo du Tibidabo de Barcelone qui m’a inspiré (2012)
