Dans le tableau, ci-dessous, un croisement chronologique synthétique entre l’histoire de l’ordre du Temple (Templiers) et celle de l’Islam, principalement à travers les événements clés de la période médiévale. Ce parallèle met en lumière leurs interactions, convergences, et influences réciproques, dans le contexte des Croisades et du contact spirituel et militaire entre l’Orient et l’Occident.
| Date | Islam | Ordre du Temple / Occident chrétien |
| 610 | Le prophète Muhammad reçoit la Révélation. | — |
| 622 | Hégire (départ de La Mecque à Médine), début du calendrier musulman. | — |
| 632 | Mort de Muhammad. Début du califat (Abou Bakr, puis les Omeyyades, etc.). | — |
| 661 | Début du califat omeyyade, expansion fulgurante. | — |
| 711 | Les musulmans traversent Gibraltar et entrent en Espagne (Al-Andalus). | — |
| 1095 | Appel à la 1re Croisade par le pape Urbain II. | — |
| 1099 | Prise de Jérusalem par les croisés. | Fondation des premiers États latins d’Orient. |
| 1118 | Naissance de l’Ordre du Temple à Jérusalem (Hugues de Payns). | Ordre fondé pour protéger les pèlerins vers le Saint-Sépulcre. |
| 1147 | 2e Croisade — Échec. | Les Templiers deviennent une puissance militaire et spirituelle. |
| 1187 | Saladin reprend Jérusalem (bataille de Hattin). | Choc pour la chrétienté. Les Templiers se replient à Acre. |
| 1191 | Troisième Croisade (Richard Cœur de Lion vs Saladin). | Les Templiers participent activement. |
| 1204 | Croisade contre Byzance (4e Croisade). | Détournement vers Constantinople. Division chrétienne. |
| 1244 | Défaite croisée à la bataille de La Forbie contre les Ayyoubides. | Recul définitif des forces croisées. |
| 1250 | Prise de pouvoir des Mamelouks en Égypte. | Nouvel ennemi puissant pour les Templiers. |
| 1260 | Défaite mongole à Aïn Jalout (les Mamelouks sauvent le Proche-Orient islamique). | Les Templiers cherchent des alliances avec les Mongols contre les musulmans. |
| 1291 | Chute d’Acre, dernier bastion chrétien en Terre sainte. | Fin des États latins d’Orient. Les Templiers se replient en Europe. |
| 1307 | Arrestation massive des Templiers en France (par Philippe le Bel). | Accusés d’hérésie, notamment d’avoir adoré une tête mystérieuse — le “Baphomet” (possible déformation de Mahomet ?). |
| 1312 | Le pape Clément V dissout l’ordre du Temple. | Fin officielle de l’ordre. |
| 1328 | Fondation de l’Empire ottoman. | Le monde islamique entre dans une nouvelle phase impériale. |
Le Baphomet apparait comme une des preuves des pratiques sataniques des templiers qui en fait des hérétiques, lors des mises à la question de ces pauvres malheureux et de leur procès en 1310 qui mettra fin à l’ordre et permettra au roi de France Philippe le Bel de faire main basse sur leur énorme patrimoine!
Il faut voir qu’entre 1095 à 1291 dans les Etats Latins d’Orient, les croisés et les templiers ont connu des périodes de guerres et des longues périodes de paix, et comme tous « occupants », ils ont eu des périodes d’intrications fortes avec les peuples qui vivaient sur place.
Ils avaient de grandes forteresses dans tout le moyen Orient: Les voici avec les liens sur wikipedia.
Ainsi que de nombreuses commanderies, signes d’une administration évoluée.
Contrairement à l’image simplifiée de guerre totale, les Templiers respectaient certains ennemis musulmans (comme Saladin), et ont parfois collaboré temporairement avec eux, contre d’autres factions plus dangereuses.
Cela témoigne d’un pragmatisme, voire d’un respect de l’adversaire spirituel.L’histoire du Temple et celle de l’Islam sont étroitement liées dans un moment de contact brutal mais fécond entre deux visions du monde. L’Islam médiéval, dans sa diversité (sunnite, chiite, soufie, mamelouke, ayyoubide), représentait pour les croisés un adversaire militaire mais aussi un mystère spirituel.
L’ordre du Temple, en tant qu’ordre à la fois militaire, mystique et ésotérique, n’a pas pu rester hermétique à cette influence. Leur effondrement parallèle à l’aube du XIVe siècle marque la fin d’un cycle, mais la naissance d’un imaginaire puissant: celui des mystères du Temple, des savoirs croisés, et des routes cachées entre l’Orient et l’Occident.
Certains courants ésotériques affirment que les Templiers, au contact de l’Islam, auraient été impressionnés par le soufisme, la rigueur spirituelle, l’architecture, et certaines idées métaphysiques: Architecture géométrique sacrée → inspiration islamique ? Monothéisme strict et absence d’idoles → résonances spirituelles. Relations documentées entre Templiers et certains musulmans → trêves, échanges, respect.
La première mention connue du Baphomet remonte à l’an 1098, lors de la Première croisade, dans une lettre écrite par Anselme de Ribemont, un chevalier français. Il rapporte que les musulmans qu’ils combattaient invoquaient “Baphomet”, une corruption probable du nom de Mahomet (Mahomet = Muhammad), interprétée à travers le prisme chrétien médiéval.
Selon les sources historiques et les recherches modernes, il n’existe aucune preuve concrète ou documentée que le Baphomet ait été une réalité tangible ou un objet d’adoration par les Templiers.
Les accusations lors du procès des Templiers, au début du XIVe siècle, mentionnent une idole ou une tête, mais ces témoignages sont souvent considérés comme sujets à caution, voire comme des éléments de propagande ou de rumeurs. Aucun document officiel ou preuve matérielle n’a été retrouvé pour confirmer l’existence d’un objet ou d’une figure spécifique nommée Baphomet que les Templiers auraient vénérée.
Nous avons des extraits de procès verbaux des interrogatoires des Templiers où le nom “Baphomet” apparaît, bien que les témoignages varient et soient souvent contradictoires (et obtenus sous la torture). Voici un exemple d’une mention explicite tirée des procès des Templiers (1307–1314), notamment des interrogatoires en France :
« Il déclara qu’il avait vu une tête en forme d’homme, avec une grande barbe, qu’on appelait Baphomet ; cette tête était adorée par certains frères pendant les chapitres secrets. ». Témoignage attribué à Jean de Châlons, chevalier du Temple, interrogé en novembre 1307.
Un autre frère, Guillaume de Arreblay, déclare que lors de sa réception dans l’ordre, on lui montra une tête appelée “Baphomet”, censée apporter des richesses et faire fleurir la terre.
Cependant, les descriptions varient : parfois il s’agit d’une tête barbue, parfois d’une idole à trois visages, ou même d’un crâne humain. Rien ne permet de dire clairement ce qu’était cette “idole”, ni même si elle existait réellement.
Certains chercheurs y voient, aussi, une création inquisitoriale pour appuyer les accusations d’hérésie
L’image du Baphomet, telle qu’elle est connue aujourd’hui, a été popularisée en 1854 par Éliphas Lévi dans son ouvrage « Dogme et rituel de la haute magie », où il la représente sous une forme symbolique, mêlant éléments alchimiques, gnostiques et ésotériques.
Cette représentation est une construction symbolique et allégorique, destinée à illustrer des concepts mystiques et alchimiques, plutôt qu’une réalité historique ou une pratique templière avérée.
Il est largement admis par les historiens que le Baphomet, tel qu’il est représenté dans l’ésotérisme moderne, n’a jamais été une réalité tangible ou un objet de culte chez les Templiers, mais plutôt une figure symbolique ou une invention postérieure, alimentée par des légendes, des interprétations ésotériques et des mythes.
Il permet à certains de rêver, à d’autres d’imaginer des vérités cachées réservées à des grands initiés, à d’autres de s’en servir pour faire vendre des livres, ou d’attraper quelques gogos crédules! Chuttttt…. le mystère se vend bien!
Acacia 
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