Dés que j’ai pu comprendre, je me suis comporté comme Jonathan le Goéland de Richard Bach.
Comme Jonathan, je ne me sentais pas comme les autres.
En effet, il est différent, là où les siens ne voient que la mer et la nourriture, lui rêve d’altitude, de vitesse, de virtuosité et de beauté dans le vol.
Il ne pense pas à sa survie.
Il a le désir profond de liberté, de dépassement, et de connaissance.
Son cœur bat pour l’invisible, pour l’art de voler juste pour le plaisir d’exister pleinement.
Mais sa quête de perfection dérange.
Les autres goélands le rejettent, le bannissent pour avoir osé être différent.
Pourtant, cette solitude devient pour lui un tremplin. Il rencontre d’autres esprits libres, des goélands comme lui, pour qui le vol est un chemin intérieur.
Auprès d’eux, il apprend que les limites sont des illusions, que l’âme peut toujours aller plus loin, plus haut.
Peu à peu, il comprend que la vraie grandeur ne réside pas seulement dans l’élévation personnelle, mais dans le partage.
Il revient alors vers ceux qui l’ont exclu, non pour être accepté, mais pour leur tendre la main.
Car il sait désormais qu’aimer, enseigner, transmettre la lumière qu’il a trouvée, c’est là le plus beau vol.
Aujourd’hui nous sommes les esclaves de ce qui pourrait nous libérer.
Nous sommes versatiles, en recherche du superflus extérieur sans nous soucier de l’essentiel.
J’ai passé ma vie en curiosité, non pour avoir mais pour être.
J’ai toujours essayé de suivre l’appel de mon âme, sans essayer d’être compris.
J’ai été le profane, j’ai fait mon devoir, j’ai beaucoup aimé et c’est toujours ma religion.
Le Goéland de Baudelaire est comme Jonathan, le maître du ciel.
Mais ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Il suffit donc de déployer ses ailes et de prendre le vent…
C’est le bonheur et le prix de la liberté.
Et au final. comme Renaud,
«Dès que le vent soufflera
Nous repartira
Dès que les vents tourneront
Je me n’en allerons.»
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Jonathan le Goéland : Apprendre à voler vers ses rêves