
Qui est le Saint Jean de l’Apocalypse?
Il nous faut nous pencher sur les différentes théories qui existent sur l’identité de l’auteur ou des auteurs, d’un des textes fondateurs de la chrétienté.
La déduction classique étant qu’il est le célèbre Jean l’Évangéliste car à cette époque il se cachait sur une île de la mer Égée, Patmos, car les persécutions romaines étaient très dangereuses pour une personnalité religieuse aussi attachée à Jésus qu’il était.
Ce personnage est l’un des plus grands auteurs du Nouveau Testament, et donc son influence à l’époque sur la religion était énorme, faisant de lui un ennemi essentiel des Romains qui luttaient contre la nouvelle religion.
D’autres sources disent que ce n’était peut-être pas ce Jean qui a écrit le texte, mais c’était un autre des apôtres de Jésus-Christ, du nom (de Saint ) Jean, qui a écrit ces mots basés sur des conversations avec Jésus, que l’on pourrait qualifier de Patmos,
L’esprit du texte de l’Apocalypse avec un Dieu vindicatif et vengeur est bien loin de la quatrième évangile, celle de Saint Jean l’Evangéliste et de sa première Épître qui au chapitre 3 appelle tous les hommes à devenir enfants de Dieu et à s’aimer les uns les autres et qui au chapitre 4 explique que Dieu est amour et demeure en ceux qui l’aiment.

Il y a donc des divergences, lequel des deux Jean était le véritable auteur de l’Apocalypse?
Il y a des sources qui défendent les deux positions, et beaucoup d’autres qui pensent que les deux Jean sont la même personne. Lequel était Jean ? Il y a l’avis de ceux qui ont eu plus ou moins moins de contact avec les apôtres qui accompagnaient Jésus dans sa vie et celui des Pères de l’Église qui ont formé la doctrine religieuse de l’Église primitive n’étaient pas tous du même avis. La majorité d’entre eux pensent que l’auteur du texte était Jean l’Évangéliste et c’est ce qui a été entériné par les représentants de l’église plusieurs années plus tard au quatrième concile de Tolède.
Même malgré la confirmation de l’époque, par l’Église, cela ne peut être pris comme une certitude, car après tant d’années, il n’y a pas de véritable certitude pour savoir si les deux Jean sont la même personne ou non.
Enfin, plusieurs études du texte, de ses traductions diverses, des manuscrits eux-mêmes et de leurs origines font émerger la théorie raisonnable que le texte n’a pas été écrit par une seule personne, mais que les auteurs sont un groupe de personnes.
Cette théorie propose que ce groupe de personnes n’aurait pas seulement écrit l’Apocalypse, mais qu’il serait l’auteur de tous les soi-disant écrits johanniques. Cette théorie est corroborée par l’origine et la chronologie des textes et que même si les textes peuvent être parvenus à être rassemblés, il y a de nombreux changements dans l’écriture et le style qui provoquent des opinions différentes sur leur création.

Le livre de l’Apocalypse clôture le canon des Saintes Écritures et culmine la révélation écrite donnée par Dieu aux hommes, c’est étymologiquement le livre des Révélation, l’Apocalypse de Saint Jean (en grec ancien, Ἀποκάλυψις Apokálypse Ioannou ‘Révélation de Jean’), alias le livre des Révélations, est le dernier livre du Nouveau Testament et de la Bible chrétienne.
Il est aussi connu sous le nom de Révélations de Jésus-Christ pour le titre donné au début à ce livre ( Ἀποκάλυψις Χριστοῦ Χριστοῦ) et, dans certains milieux protestants, simplement comme Révélation ou Livre des révélations.
En raison de son genre littéraire, il est considéré par la plupart des universitaires comme le seul livre du nouveau testament à caractère exclusivement prophétique.
Une autre théorie qui essaie de clarifier les différences dans le contexte autoritaire nous dit que : Le message d’Apocalypse confirme la certitude de l’accomplissement de toutes les promesses de Dieu.
C’est pourquoi ce livre est la révélation de Jésus-Christ. L’auteur du livre serait Dieu. Le thème principal Christ alors que l’écrivain serait l’apôtre Jean. Mais j’insiste quel Jean ?

Le lieu où le livre a été écrit était sur l’île de Patmos au large des côtes d’Asie, au sud-ouest d’Ephèse. Cette île était une sorte de prison, une cache et un lieu d’exil, la date à laquelle le livre a été écrit se situerait entre 64 et 90 après JC.
Curiosité, l’Apocalypse est le seul livre de la Bible qui contient une promesse spéciale pour les lecteurs obéissants “(1:3),Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche”. tout en prononçant une malédiction pour ceux qui modifient son contenu “(22:18-19).18 Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre;,,19 et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.”
L’Apocalypse a été inclus dans le canon après beaucoup de polémiques (qui se sont prolongées jusqu’au IX ième siècle) bien que ce soit le seul livre du Nouveau Testament qui ne soit pas lu dans le cadre de la liturgie de l’Église orthodoxe. Certains, comme le Romain Caius, au début du IIIe siècle, ont rejeté l’Apocalypse pour encourager le millénarisme qui était prêché par Cerinthe, un des auteurs présumés de l’Apocalypse et ses disciples.
Dans le domaine religieux, « millénium » est le terme employé pour désigner le règne de mille ans de Jésus-Christ sur Terre, avant le jugement dernier et le retour du Christ dans sa gloire (parousie).
Cette période bénie est évoquée notamment au début du chapitre 20 avant le retour du mal et le jugement dernier.
La peur de la fin du monde a ,d’ailleurs, terrorisé les chrétiens au moyen age.

Au IV ième siècle, Saint Jean Chrysostome et d’autres évêques ont plaidé contre l’inclusion de ce livre dans la canon du Nouveau Testament, en
particulier en raison des difficultés que posait son interprétation et du danger latent qu’il pouvait comporter.
L’Apocalypse est peut-être l’écriture la plus riche en symbologie de toute la Bible.
La quantité de symboles, d’événements et de processus compliquent la tâche d’interpréter la totalité de la révélation et, en tant que telle, elle a fait l’objet de nombreuses recherches, interprétations et débats au cours de l’histoire.
J’avoue humblement que faire l’exposé de l’approche historique de l’acceptation de l’Apocalypse de Saint Jean par l’Eglise est long, complexe et controversé. Et je n’ai ni la connaissance, ni la compétence pour le faire encore moins en juger. Mais c’était nécessaire pour comprendre la difficulté de son interprétation et voir comment on peut l’inscrire dans notre démarche initiatique.
Au niveau symbolique, on peut aussi comprendre ce que représentent pour son auteur les nombreux symboles qui apparaissent dans le livre. Il est important de ne pas oublier qu’en fin de compte, le livre est un écrit chrétien, et qu’en tant que tel, il porte implicitement le message qui se trouve dans les Évangiles, centré sur la figure de Jésus-Christ.

Selon Prévost, il est nécessaire de comprendre tous ces niveaux pour comprendre le livre de l’Apocalypse et pour éviter de l’interpréter uniquement sous l’angle des attitudes des mouvements apocalyptiques qui se concentrent uniquement sur la terreur que causerait une supposée fin du monde.

Pour résumer on peut considérer comme Clément d’Alexandrie et Origène (3e siècle) que l’Apocalypse est un combat entre les forces du bien et celles
du mal ou comme les prétéristes que l’Apocalypse est un livre d’histoire qui reprend des éléments du passé.
Certains voient dans l’apocalypse un aspect d’actualité d’une église naissante persécutée par l’empereur romain, d’autres la vision prophétique et ésotérique d’événements à venir.
L’approche mystagogique, exégèse la plus développée, voit dans l’Apocalypse une vision de l’Eglise elle-même dans sa liturgie et dans les promesses du Christ dans la Jérusalem céleste.
Je pourrai ici faire un exposé sur le texte lui-même, en m’attaquant à ce sujet je n’imaginais pas sa complexité mais surtout sa richesse, Saint Jérôme disait déjà que l’Apocalypse contient autant de mystères que de mots! et franchement, c’est exact!
Il faudrait une vie pour l’analyser, le comprendre, tout est symbole et chacun pourrait y trouver tout ce qu’il veut. Certains ne s’en sont pas privés, se prévalant du texte pour prédire des catastrophes pour l’humanité et même la fin du monde. D’après les récents décomptes vers 2035!
L’Apocalypse est structurée en 3 grandes parties, une longue introduction avec la “Lettre aux Eglises”, la vision du trône divin et les tribulations précédant le Jugement Dernier, avec le septénaire des 7 sceaux, des trompettes et des coupes, la descente de la Jérusalem Céleste et sa description suivie d’un épilogue.

Maïmonide écrivait:
“Sache aussi que les allégories prophétiques sont faites de deux manières : il y en a où chaque mot de l’allégorie veut [qu’on y trouve] un sens [particulier] ; et il y en a d’autres où l’ensemble de l’allégorie révèle l’ensemble du sujet représenté, mais où il se trouve aussi des mots en grand nombre qui n’ajoutent pas chacun quelque chose à ce sujet représenté, et qui servent seulement à l’embellissement de l’allégorie et à la symétrie du discours, ou bien à dérober avec plus de soin le sujet représenté, de sorte que le discours est constamment conçu tel qu’il doit l’être selon le sens extérieur de l’allégorie. Il faut bien comprendre cela.”
L’Apocalypse de Saint Jean est un pierre précieuse aux multiples facettes, qu’il est difficile de voir simultanément.
Non, mon but n’est pas d’en faire l’exégèse mais maintenant d’essayer de voir comment elle s’inscrit dans notre démarche initiatique, maçonnique.
Il n’y a aucune référence à l’Apocalypse de Jean dans les loges bleues,
Je n’ai pas suffisamment de connaissances des différents rites et surtout de tous les ateliers supérieurs, pour pouvoir être complet.
Pour ce que j’en sais à ce jour, il y est fait référence dans les degrés supérieurs du REAA et Ecossais Rectifié. Notamment au XVII XVIII XIX degré du REAA et au 4 degré du RER. Certains passages de l’Arche Royale feraient des références à l’Apocalypse, surtout les textes cités de Saint Irénée mais ils peuvent aussi se retrouver dans la vision d’Ezéchiel.
L’Apocalypse est un livre qui a une structure gnostique, lutte entre les forces du Bien et du Mal, démiurge Antéchrist etc… Cette approche est bien loin des valeurs maçonniques que nous développons dans nos loges.
Le Franc Maçon cultive les Vertus. Les Vertus Théologales sont des colonnes qui portent notre Univers, des lumières, qui balisent notre chemin.
Quand la Foi, la Charité semblent s’éteindre, nous savons nous orienter vers la lueur de l’Espérance qui a toujours sauvé notre humanité.
Les deux premiers temples faits de mains d’hommes ont été voués à la destruction, la Jérusalem Céleste descend parmi nous. Elle nous est donnée, c’est un temple de Miséricorde. La Miséricorde est l’acte sublime d’amour donné par Dieu par son Fils à tous les hommes. Tous seront finalement sauvés.
Il y a le Logos, l’Homme et le Temple! Nous préférons le message de la Jérusalem Céleste, Temple immatériel fait de l’unité des hommes dans l’Amour du Grand Architecte de l’Univers, ce sera la Babel, la porte de Dieu, celle qui nous permettra de parler la même langue d’Amour pour prononcer nous l’espérons le mot, le nom même de celui que nous avons retrouvé.
Evangile de Jean
1-1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
2 Elle était au commencement avec Dieu.
3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
5 La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
6 Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean.
7 Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
8 Il n’était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière.
Apocalypse
22-12 Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi,
pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre.
13 Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
Le chemin est tracé!
Le 27 décembre nous fêterons Saint Jean L’Evangéliste le disciple que Jésus aimait, juste après le solstice d’hiver lorsque le soleil est le plus bas dans le ciel, c’est l’heure de la renaissance de la lumière.
Symbole de la lutte contre les ténèbres en vue d’atteindre l’Amour Divin. L’animal représenté avec Jean est l’Aigle.
Je trouve que Victor Hugo nous parle bien de Jean:

Les Contemplations : Au bord de l’infini – IV-
Écoutez. Je suis Jean. J’ai vu des choses sombres.
J’ai vu l’ombre infinie où se perdent les nombres,
J’ai vu les visions que les réprouvés font,
Les engloutissements de l’abîme sans fond ;
J’ai vu le ciel, l’éther, le chaos et l’espace.
Vivants ! Puisque j’en viens, je sais ce qui s’y passe ;
Je vous affirme à tous, écoutez bien ma voix,
J’affirme même à ceux qui vivent dans les bois,
Que le seigneur, le Dieu des esprits des prophètes,
Voit ce que vous pensez et sait ce que vous faites.
C’est bien. Continuez, grands, petits, jeunes, vieux !
Que l’avare soit tout à l’or, que l’envieux
Rampe et morde en rampant, que le glouton dévore,
Que celui qui faisait le mal, le fasse encore,
Que celui qui fût lâche et vil, le soit toujours !
Voyant vos passions, vos fureurs, vos amours,
J’ai dit à Dieu : « Seigneur, jugez où nous en sommes.
Considérez la terre et regardez les hommes.
Ils brisent tous les nœuds qui devaient les unir. »
Et Dieu m’a répondu : « Certes, je vais venir ! »
Victor HUGO
Bibliographie
- Les loges de St Jean Paul Naudon
- Dictionnaire de la bible André-Marie Gérard
- Dictionnaire Biblique Bernard Gilliéron
- Histoire des Religions Mircea Eliade
- Les Secrets de L’Apocalypse Gérard Bodson
- Les degrés de l’Apocalypse Claude Guérillot